Bourse et économie

Des marchés agités par les taux d’intérêt

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Les dernières semaines ont été rudes pour les investisseurs, tant sur les marchés d’actions que d’obligations. L’inflation en hausse, la vigueur des relèvements des taux d’intérêt et les craintes de récession croissantes ont fait plonger les marchés. Les rendements sur les marchés obligataires ont grimpé en flèche.

Deux éléments à retenir en période de turbulences : d’abord, conserver son calme et ensuite, regarder à long terme.

Vous souhaitez en savoir plus sur la gestion de votre portefeuille ? Nous vous proposons un bref état des lieux de la situation économique et financière.

L’inflation continue de grimper

Les banques centrales concentrent leurs forces pour combattre l’inflation qui semble à chaque fois avoir été sous-estimée. Aux États-Unis, l’inflation a atteint 8,6 % en mai dernier en glissement annuel. En Europe, elle s’élevait à 8,1 % en mai selon la Banque Centrale Européenne (BCE). Pour l’année 2022, cette dernière prévoit désormais un taux d’inflation de près de 7 %. Le pic d’inflation semble ainsi reporté, vraisemblablement au second semestre. Les causes de cette inflation exceptionnelle ? Vous les connaissez : la forte demande post-covid, les problèmes d’approvisionnement persistants, l’imprévisible guerre en Ukraine et les confinements persistants en Chine, une conséquence de sa politique zéro covid.

Les banques centrales relèvent fortement leurs taux directeurs

C’est désormais le rôle des banques centrales d’agir autant que possible sur ces causes, mais elles ne sont toutefois pas toutes-puissantes. Elles n’ont ainsi aucune influence sur les prix des matières premières et sur les problèmes d’approvisionnement. Mais elles disposent néanmoins d’un outil puissant avec la politique monétaire. En effet, avec la hausse des taux directeurs des banques centrales, il devient plus onéreux pour les consommateurs et les entreprises d’emprunter de l’argent. Les investissements sont alors reportés, voire annulés. En d’autres termes, la demande baisse, ce qui devrait entraîner dans son sillage une diminution des prix et donc de l’inflation.

Ce 15 juin, la Fed a relevé ses taux directeurs de 75 points de base, les portant ainsi à 1,5 % – 1,75 %. Une telle hausse n’avait plus été observée depuis 1994. Son président, Jerome Powell, est bien décidé à limiter l’inflation avec ce resserrement monétaire sévère qui pourrait durer deux ans.

Début juin, la BCE a quant à elle annoncé une augmentation de 25 points de base pour le mois de juillet. Elle opérera vraisemblablement une hausse supplémentaire de 0,50 % en septembre, ramenant ainsi le taux en territoire positif à 0,25 %.

L’époque d’une politique monétaire très accommodante et donc des crédits bon marché est définitivement révolue.

Les hausses de taux vont freiner l’économie

Les hausses de taux de la Fed (et celles à venir de la BCE) vont bientôt commencer à affecter l’économie. Le président Jerome Powell espérait initialement un soft landing de l’économie – c’est-à-dire un ralentissement contrôlé de l’économie – mais cela s’avère plus complexe que prévu. La Banque mondiale et l’OCDE ont revu à la baisse l’ensemble de leurs prévisions de croissance mondiale. Ils s’attendent à une croissance plus modérée de l’ordre de 3 % (contre 4 % précédemment). Une récession dite technique, soit deux trimestres consécutifs de croissance négative (même minime), devient de plus en plus vraisemblable. Ce ralentissement général finira également par peser sur les résultats des entreprises. Les premières indications en la matière devraient arriver mi-juillet.

La gestion de votre portefeuille : pondération neutre en actions

Cadelam, gestionnaire de fonds du Groupe, s'en tient à sa vision à long terme, mais reste prudent. De nombreuses informations négatives sont déjà intégrées dans les cours, mais le contexte exceptionnel et peu prévisible – guerre, suites de la pandémie et confinements en Chine – limite la visibilité et les marchés réagissent vivement à toute nouvelle importante.

Pour les actions

L’incertitude croissante régnant sur les marchés, les gestionnaires ont profité du bref rebond début juin pour alléger les positions actions et ainsi revenir à une pondération neutre.

Cela ne signifie pas pour autant que Cadelam ne s’intéresse plus aux actions, car le gestionnaire de fonds continue de croire que celles-ci constituent le meilleur rempart contre l’inflation. La correction des marchés offre d’ailleurs de belles opportunités. Depuis octobre 2021, les gestionnaires ont donc tiré parti de la volatilité élevée pour acheter des actions de qualité à un cours moins élevé. Il s’agit d’entreprises qui répondent aux convictions et thèmes d’investissement à long terme de Cadelam et qui affichent des flux de trésorerie et bénéfices sains, ainsi qu’un bilan solide. Les achats étaient très variés. La diversification optimale des portefeuilles (plus de 200 entreprises réparties dans divers secteurs et régions) leur permet d’être plus résilients.

Pour les obligations

La duration moyenne des obligations en portefeuille a été réduite cette année à 4, ce qui est inférieur à celle du marché. Cela rend le volet obligataire légèrement moins sensible aux hausses de taux. Vendre actuellement des obligations à perte est peu judicieux : les prix fortement corrigés des obligations existantes des portefeuilles finiront par retrouver leur niveau initial. Les rendements attendus des obligations sont montés au-delà de 3 % (en début d’année, ils s’élevaient à peine à 0,6 %). Les gestionnaires assurent également une diversification optimale du volet obligataire en termes d’échéance, de risque de crédit, de région et de secteur.

Conclusion – les deux principes de base pour investir de manière disciplinée

Les banques centrales ont été prises au dépourvu par les chiffres toujours plus élevés de l’inflation. Elles ont donc dû resserrer leur politique monétaire au cours des six derniers mois, au grand dam des investisseurs. Cette semaine, la Fed a montré qu’elle était prête à agir fermement contre l’inflation. Les investisseurs doivent s’adapter à un environnement fondamentalement différent et ils s’interrogent : Quand l’inflation s’apaisera-t-elle ? Et dans quelle mesure ces hausses de taux influenceront-elles la reprise économique ?

L’incertitude règne, mais c’est une notion inhérente aux investissements. Nous vous rappelons donc une fois de plus nos deux principes de base pour investir de manière judicieuse et disciplinée :

  1. Rester calme, chaque crise finit par se résoudre. De plus, les choses peuvent évoluer très rapidement, car les marchés anticipent. Ceux qui sont sortis des marchés lors d’une crise majeure ont mis plus de temps à récupérer leurs pertes que ceux qui sont restés investis.
  2. Conserver un horizon à long terme, au-delà des incertitudes et de la volatilité, car c’est là que se trouvent les opportunités.

Par ailleurs, votre chargé(e) de relation est toujours à votre disposition si la situation actuelle vous inquiète ou que vous avez des interrogations.

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