Bourse et économie

Overdose d’informations pour les marchés ?

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Le monde a changé en peu de temps. Désormais, nous sommes confrontés à une nouvelle réalité : chiffres d'inflation exceptionnellement élevés, hausse des taux d'intérêt, arrêt des injections de liquidités par les banques centrales, perturbations sur les chaînes d'approvisionnement et guerre. Les bourses doivent digérer cette masse d’informations au jour le jour, ce qui génère de la nervosité et de la volatilité. Le défi pour l’investisseur à long terme consiste à regarder au-delà des incertitudes passagères.


L’inflation et la hausse des taux d’intérêt mettent des bâtons dans les roues de la croissance économique

Les taux d'inflation restent élevés. La guerre en Ukraine complique la situation marquée par une demande post-covid vigoureuse et une offre entravée par des problèmes d'approvisionnement. Le pic d'inflation pourrait être reporté à la seconde moitié de l’année. Il est fort probable qu’en 2022, l’inflation en Europe dépasse la barre des 2% (soit l'objectif de la BCE).

Les banques centrales doivent, par le biais de leur politique monétaire, agir rapidement et fermement sur l’inflation. Et si possible, sans trop hypothéquer la croissance économique. La Fed a pris les devants. À la mi-mars, elle a relevé ses taux directeurs de 25 points de base pour la première fois. Début mai, elle a donné un tour de vis supplémentaire de 50 points de base, portant ainsi ses taux entre 0,75 % et 1 %. Un tel mouvement de taux n’avait plus été observé depuis 22 ans ! Par ailleurs, la Fed a annoncé qu’elle réduirait son bilan en stoppant le réinvestissement systématique des obligations arrivant à échéance. La BCE va, quant à elle, accélérer la réduction de ses achats d’actifs de sorte à y mettre un terme au troisième trimestre. Un relèvement des taux d’intérêt dès le mois de juin semble de plus en plus probable.

Les moteurs de la croissance économique s'essoufflent : les prix élevés de l'énergie et les problèmes d'approvisionnement affaiblissent la consommation, la hausse des taux d'intérêt freine les investissements, et la guerre en Ukraine pèse sur le moral des ménages et des entreprises. En glissement trimestriel, la croissance s’avère négative aux États-Unis, mais elle demeure jusqu’à présent positive en Europe. Elle ralentira aussi en Chine, le pays étant toujours aux prises avec le Covid.

Les actions et les obligations en baisse

Les marchés d’actions sont très volatils. Les valeurs technologiques américaines (-19 % pour le Nasdaq depuis le début de l’année en euros) et les bourses européennes (-12 %) pâtissent particulièrement des craintes liées aux taux d’intérêt et à la croissance. Les bourses chinoises ont également souffert (-19 % pour le MSCI China Index). Les craintes d’un ralentissement économique s’intensifient, car de grandes villes telles Shanghai et Pékin, font face à une recrudescence de l’épidémie de Covid et à des reconfinements partiels. 

La nervosité s'est propagée aux marchés obligataires. Il y règne surtout la crainte d'une hausse des taux plus rapide ou plus forte que prévu par les banques centrales, en réponse à la hausse de l'inflation. Tant les obligations d'entreprise que les obligations d’État accusent le coup. Leurs rendements sont en hausse.

Les prévisions pour 2022 et 2023

À l’heure actuelle, le sentiment du marché boursier est très négatif et dominé par l’incertitude. L’inflation élevée, les effets négatifs du conflit en Ukraine et la situation précaire en Chine mettent les marchés fortement sous pression. Quand la tendance va-t-elle s’inverser ? Dès que le marché percevra une normalisation de la situation. Il est sûr que cette normalisation viendra, mais quand ? Cela reste actuellement la plus grande inconnue. La situation exceptionnelle dans laquelle nous nous trouvons, à savoir un environnement post-covid et une guerre, n’offre qu’une visibilité très limitée sur le futur proche. Chaque fait d’actualité et chaque nouveau chiffre sont pris en considération et analysés avec circonspection. L’investisseur à long terme doit donc faire preuve de davantage de discipline pour regarder au-delà de l’incertitude passagère et des facteurs de stress.

  • L’inflation : elle reste élevée en 2022. Le pic d’inflation est attendu au second semestre. L’inflation moyenne devrait se normaliser autour de 2 à 3 % en 2023.
  • La politique de taux d’intérêt : elle dépend de l’inflation. Le durcissement de ton des banques centrales vise à maîtriser rapidement l’inflation. Le marché table sur la fin des hausses de taux de la Fed dans le courant de 2023.
  • La croissance économique : les prévisions pour 2022 ont été revues à la baisse en raison du niveau inhabituel d’inflation, de la guerre et des problèmes d’approvisionnement en Chine. La question est de savoir si ces éléments mèneront à une récession. En glissement annuel, les principales économies affichent une croissance positive (2,7 % à l’échelle mondiale), mais une récession locale - deux trimestres consécutifs de croissance négative - n’est pas à exclure. Les moteurs de la croissance économique devraient redémarrer en 2023 où un taux de croissance mondiale de l’ordre de 3,7 % est attendu.
  • Les résultats des entreprises : de manière générale, ils furent meilleurs que prévu au 1er trimestre de 2022. Les ménages et les entreprises ont recommencé à consommer et à investir grâce à l’épargne accumulée pendant la pandémie. Les chiffres élevés de l’emploi ont également renforcé la confiance. Les bénéfices attendus pour l’année 2022 sont également bons pour la plupart des entreprises.

En bref, 2022 sera (à nouveau) une année particulière à bien des égards. L’inflation et la croissance devraient se normaliser en 2023. Dès que nous aurons plus de clarté sur le timing de cette normalisation, l’optimisme reviendra sur les marchés.

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La gestion de votre portefeuille : la volatilité crée des opportunités d’achat réfléchies

Le marché a déjà intégré de nombreuses incertitudes, mais il reste particulièrement volatil. Cadelam, gestionnaire de fonds du Groupe, s'en tient à sa philosophie d'investissement à long terme et ne se laisse pas déstabiliser par les chocs intermédiaires. Qu'en est-il concrètement pour votre portefeuille ?

Pour les actions :

  • L'exposition à la région Russie-Ukraine est négligeable.
  • L’exposition directe à la Chine a été fortement réduite l’été dernier, passant de près de 8 % à seulement 4 %.
  • Les gestionnaires de fonds de Cadelam tirent parti de la volatilité actuelle pour renforcer légèrement les positions en actions de qualité à un cours moins élevé. Certaines valeurs de croissance ont subi une forte correction depuis octobre 2021. Une opportunité d'achat pour des entreprises qui répondent aux convictions à long terme de Cadelam. Celui-ci sélectionne des entreprises disposant de marques fortes capables de répercuter ces augmentations de prix sur leurs clients. Ces achats sont très diversifiés.
  • Les actions restent la meilleure solution pour se protéger à long terme contre l'inflation. Cadelam conserve donc une surpondération en actions.
  • La diversification optimale des portefeuilles (plus de 250 entreprises réparties dans divers secteurs et régions) leur permet d’être plus résilients.

Pour les obligations :

  • La sensibilité des obligations aux taux d’intérêt reste relativement faible (duration de 4,3 ans)
  • La hausse des taux d'intérêt a un impact négatif sur les cours des obligations. Cependant, les prix des obligations existantes des portefeuilles finiront par retrouver leur niveau initial – à moins que l’émetteur soit insolvable. Cette probabilité est très faible pour nos portefeuilles, car Cadelam sélectionne des obligations très liquides avec une bonne solvabilité. Il serait donc illogique de vendre aujourd’hui ces obligations à perte.
  • Il y a bien entendu aussi un côté positif à la hausse des rendements obligataires : les obligations qui intègrent les portefeuilles offrent un coupon plus élevé, ce qui profite également au rendement du portefeuille des investisseurs plus défensifs.

Conclusion

Les variations de cours, à la hausse comme à la baisse, sont inhérentes aux investissements en bourse. Les cours des actions réagissent aux nouvelles informations et, ces derniers temps, l’actualité et son flux de nouvelles données font légion. Par ailleurs, la période singulière que nous traversons, avec les suites de la pandémie et la guerre en Ukraine, rend l’évolution des cours inhabituelle et difficile à prévoir. Les chiffres économiques changent en permanence et les spécialistes doivent adapter leurs analyses en conséquence.

Nous devrons vivre avec cette incertitude au cours des prochaines semaines, ce qui peut peser sur les rendements. Cependant, il est important de maintenir une vision à long terme. L’histoire montre que les mouvements impulsifs ne sont généralement pas bénéfiques lors d’une crise. Les investisseurs qui sont sortis des marchés en mars 2020 ou au cours du dernier trimestre 2018 ont raté la rapide reprise qui a suivi la correction. Garder son calme et conserver une perspective à long terme est la meilleure stratégie.

Toutefois, il est essentiel que vous vous sentiez confortable et rassuré(e) quant à la situation actuelle. Si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à prendre contact avec votre chargé(e) de relation afin d’en discuter avec elle/lui.

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