Nous voilà déjà au terme du 1er trimestre. Un trimestre marqué par l’offensive russe en Ukraine et le drame humain qui s’y joue actuellement. Ce conflit rebat également les cartes de l’économie mondiale.
Les boycotts et sanctions à l’égard de la Russie font flamber le prix des matières premières et de l’énergie. La Russie et l’Ukraine sont d’importants exportateurs de pétrole, de gaz et de céréales. Environ 40 % des importations de gaz en Europe proviennent de Russie. Les dirigeants européens cherchent activement des alternatives, mais cela reste plus facile à dire qu’à faire.
La crise énergétique et alimentaire induite par les sanctions va renforcer l’inflation existante. Or les taux d’inflation actuels sont déjà élevés : 7,9 % aux États-Unis et 7,5 % en Europe. En mars, l’inflation en Europe a fortement augmenté : 1,6 % de plus que le mois dernier.
La normalisation de l’inflation n’est donc pas pour tout de suite. On s’attend à un pic d’inflation au deuxième trimestre 2022.
Cette tendance inflationniste impacte inévitablement la croissance mondiale. En effet, si les factures d’énergie augmentent, les consommateurs auront moins d’argent à consacrer aux dépenses moins essentielles.
Mais la brutale invasion russe en Ukraine a également amené divers gouvernements et entreprises à prendre des sanctions en guise de protestation :
Toutes ces sanctions vont inévitablement peser sur la croissance. En raison de ses liens économiques plus étroits avec la Russie, l’Europe risque d’être plus sévèrement impactée que les États-Unis.
Ce ralentissement n’est cependant pas comparable à la baisse de la croissance survenue en 2020 lors de la crise sanitaire. Avant l’éclatement du conflit en Ukraine, les prévisions de croissance mondiale étaient plutôt élevées, à savoir 4,4 % pour 2022.
Ces chiffres ont entre-temps été quelque peu revus à la baisse, mais il reste bien de la croissance en vue. En effet, la demande post-covid est toujours robuste, les chiffres de l'emploi sont excellents et les consommateurs disposent actuellement de réserves d’épargne suffisamment élevées pour faire face à l’inflation. Par ailleurs, les gouvernements s'apprêtent à mettre en œuvre d’importants plans d’investissement pour stimuler la croissance.
Le niveau élevé de l’inflation est également la préoccupation principale des banques centrales à l’heure actuelle.
Aux États-Unis, la Réserve fédérale américaine a procédé à la première hausse de ses taux directeurs en mars. Six hausses supplémentaires de 25 points de base chacune sont attendues d’ici la fin de l’année. La FED a également fait comprendre qu’elle pourrait agir encore plus fermement si l’inflation ne baisse pas rapidement. Cette attitude plutôt agressive face à l’inflation est la preuve que la croissance américaine est suffisamment robuste pour absorber à la fois la hausse des taux d'intérêt et les conséquences de la crise ukrainienne - en soi, on peut y voir un signal positif.
Même dilemme pour la Banque Centrale Européenne : elle doit agir face à cette inflation plus élevée, sans toutefois trop affaiblir l'économie européenne. Dans un premier temps, elle va accélérer la réduction de ses achats d'obligations. Avec une telle inflation, il est de plus en plus probable que la BCE augmente également ses taux cette année encore.
Face aux nombreuses incertitudes, les marchés sont très nerveux. Depuis le 1er janvier 2022 en équivalent euro, les bourses américaines ont concédé 2,6 % et les bourses européennes 6 %. La Chine a particulièrement souffert en raison de la recrudescence de l’épidémie de covid. Pékin a entre-temps promis des mesures substantielles pour soutenir la croissance. La bourse chinoise enregistre une performance de -3,5 % et les marchés émergents de -4,9 %, toujours en équivalent euro.
Les marchés obligataires ont eux aussi connu un trimestre mouvementé. La crainte d'une hausse des taux d'intérêt a aussi incité les investisseurs obligataires à alléger leurs positions. Les investisseurs recherchent du papier de qualité, notamment des obligations d’État, même si celles-ci souffrent également de la hausse des taux attendue. Les obligations d’entreprise sont donc boudées au même titre que les actions.
Cadelam, gestionnaire de fonds du Groupe, ne se laisse pas déstabiliser par les turbulences actuelles et s’en tient à sa philosophie d’investissement :
Dans la partie obligataire, les échéances restent relativement courtes afin de limiter l’impact de la hausse des taux. Nous intégrons aux portefeuilles des obligations à haut rendement qui ont particulièrement souffert et qui présentent dès lors un rendement attendu intéressant.
Sur les marchés boursiers, l’inflation, la croissance économique et la politique monétaire des banques centrales sont au centre de l’attention. L’invasion russe en Ukraine complique encore la donne. Malgré les incertitudes, quelques grandes tendances se dessinent. Notre scénario de base prévoit un pic d’inflation au deuxième trimestre, un ralentissement de la croissance qui reste toutefois positive, une remontée progressive des taux et un soutien de l’économie au travers d’investissements publics. Ce contexte présente des opportunités et les gestionnaires de Cadelam y sont bien évidemment attentifs en tant qu’investisseurs à long terme. Soyez assurés que nous suivons la situation de près.
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